Première partie : Les éléments déclencheurs
Comme une pierre qui flotte dans l’espace, sans contact externe ou sans choc quelconque, elle demeure inerte sans trajectoire ou direction précises. C’est comme ça que je me sentais pendant une courte période précédant mes quarante ans. Je pourrais aussi décrire cette période comme une “première étape” d’une traversée du désert. Une première étape, dis-je bien, car humilité oblige, je sais qu’il y en aura d’autres à venir.
J’avais pourtant un toit sur la tête, du pain à manger et une famille en bonne santé. Matériellement, je ne manquais de rien, mais “intérieurement” quelque chose me manquait. Je n’oublierais pas ce que mon père m’avait dit un soir pendant son séjour chez moi en septembre 2015 alors que nous philosophions sur divers sujets de la vie.
“Il te manque quelque chose Jonathan !” me disait-il avec un ton doux et paternel. Cette phrase m’avait grandement interpelé. Je ne l’ai pas pris négativement car je sentais qu’il y avait un grand message à saisir dans ces mots. Je ressentais également qu’il y avait un grand vide en moi et ces quelques mots ont fait ressortir cette évidence. C’était un vide qu’un achat en ligne, une augmentation salariale, un entrainement physique ou une sortie de plus entre amis ne comblaient pas. Depuis cette soirée-là, il y eut une prise de conscience, j’étais en quête pour chercher et trouver ce qui me manquait.
Durant cette période bien spécifique de mon parcours de vie, je lisais beaucoup de textes sur la motivation, la philosophie, la méditation et les témoignages sur les réalisations personnelles d’athlètes et d’hommes d’affaires influents. J’écoutais plusieurs vidéos sur des coachs sportifs, coachs de vie et psychologues expliquant comment donner le meilleur de soi-même, garder le “focus” et travailler très fort. J’emmagasinais textes après textes, théories après théories, messages après messages. Je connaissais même plusieurs passages et dictons par cœur, je les récitais sous la douche et parfois même avant d’aller dormir. Je m’entendais les répéter jour après jour comme si je venais de découvrir de nouvelles vérités. Je m’évertuais à les partager avec mes proches avec l’objectif de les motiver aussi et de leur donner un “gain d’énergie”. Je réitère, je n’étais pas malheureux mais il y avait un vide… et je savais qu’il y avait plus.
À l’instar de ces multiples sources d’enrichissement personnel qui nourrissaient ma tête et mes connaissances, à cette période bien précise, trois éléments ont déclenché un choc, un contact externe et un premier éveil profond dans mon coeur : deux paraboles du Nouveau Testament et un discours de M. Les Brown.
Une première parabole
Cette parabole m’a dérangé, elle m’a provoqué, elle est restée collée à moi. En vérité, elle me parlait directement. Aujourd’hui encore d’ailleurs. Elle me rappelait que “quelque chose me manquait”. Conséquemment, comme se veut la puissance inestimable de la Parole, elle m’a poussé à creuser, à scruter et à introspecter sérieusement. Ce qui résonnait pour moi, et je dis bien “pour moi”, c’était de ne pas m’endormir dans mon confort, de me réveiller et de me mettre en marche. Je le dis sans prétention. Il ne fallait plus être tiède. Je devais m’ajuster, m’enligner et être à l’écoute pour bien saisir les signes à venir et ne pas hésiter à avancer quand il le faudrait. Chaque soir je pensais à cette parabole et je méditais minutieusement en demandant la sagesse pour la discerner. Je ne me mettais aucune pression, au contraire, ces questionnements me rendaient “vivant” à l’intérieur.
Une deuxième parabole
Un mardi soir, je communiais avec mes frères et sœurs en Christ. Dans nos lectures, nous proclamions la parabole des talents, que je connaissais bien car je l’avais déjà proclamée à quelques reprises. Mais ce mardi soir-là, “bang !” encore une fois. La Parole me secoua et me garda en réflexion poignante pendant de longues minutes. “Ne fais point fi des dons que tu as reçus !” entendis-je résonner en moi. Alors que nous échangions sur comment cette parabole se manifestait dans nos vies, je demeurais dans un silence profond. Elle m’avait pénétré et s’était logée là ou seul l’esprit peut la contenir et la déchiffrer. Quand je pensais à cette parabole tard dans la nuit, je revoyais dans ma tête ma mère qui me disait sans cesse depuis plusieurs années déjà : “Jonathan, tu es un communicateur ! Alors communique ! ”.
Résumer l’impact de ces deux paraboles à cette période bien précise de ma vie en quelques lignes seulement est un exercice ingrat. Elles ne font qu’effleurer l’intensité de l’effet ressenti dans mon être entier. Oh ! Quelles sont pleines de vie ces Paroles ! Oui, pleines de vie, hier, aujourd’hui et demain. Je souhaite personnellement, au risque d’être appelé “vieux jeu”, que les plus jeunes s’en nourrissent abondamment car elles sont une vraie source de nourriture spirituelle.
Un message de Les Brown
Je digérais encore les paraboles ci-dessus quand j’entendis pour la première fois un certain Les Brown dans mes exercices d’entretien motivationnel quotidiens. On dit que la façon dont quelqu’un s’exprime, le ton de sa voix, ses choix de mots et l’intensité de son allocution impactent directement celui ou celle qui l‘écoute. Ce fut mon cas ce matin-là.
Je me dirigeais vers le travail, il devait être 7h47, j’écoutais un “balado” sur le développement personnel. Sur fond de musique inspirante, de la 29ième à la 33ième minute, j’écoutais le message de M. Brown attentivement. À la fin du message, je reculais de nouveau à la 29ième minute et je recommençais à l’écouter. J’ai fait cela 3 autres fois et me rendis compte que j’avais raté ma sortie pour le travail tellement j’étais captivé par le message. Je dois l’avouer, j’avais les larmes aux yeux. Dans la continuité des paraboles précédentes, ce message résumait l’importance de donner vie à nos idées, nos pensées et à nos rêves car ils nous ont été donnés. Que dans une vie qui peut être aussi fragile, il faut oser et essayer. Qu’il faut prendre la responsabilité et l’engagement personnels de les réaliser et d’aller jusqu’au bout. Ce matin-là, M. Brown était dans la voiture avec moi et il me parlait…à moi.
Avec un style de “prêcheur” et un langage plus contemporain, style dans lequel les jeunes s’identifieraient probablement plus aujourd’hui, ce message de M. Brown fut le 3ième élément déclencheur causant un changement direct dans ma vie et ultimement une première sortie du désert.
Je partagerai, dans mon prochain texte, un montage personnalisé de ce message de Les Brown.
Ce que je retiens dans ce que je viens d’écrire et qui m’émerveille beaucoup en faisant de la rétrospection en ces temps de confinement, c’est que malgré le rythme de vie effarant et la course contre la montre que je m’imposais, il y a une activité essentielle, voire vitale, à laquelle mon esprit m’invitait constamment par grande nécessité : être à l’écoute. C’est cette écoute qui s’avérera, dans les mois suivants, devenir une première expérience d’un vide qui se combla petit à petit.
Que l’amour de Dieu remplisse nos cœurs.
C’est très touchant ce que tu as écrit..
Tu sais, ça fait quand même longtemps qu’on se connaît et pour moi, tu es un vieux sage dans un corps de jeune! Toujours en réflexion et on observation…
Je ne sais pas ce que réserve l’avenir, Dieu seul sais, mais tu va trouver la source pour assouvir ta soif de l’essence de ta vie…
Continu chef, c’est magnifique ce que tu fais.
Je suis fier d’être ton ami, que Dieu te bénisse.
Gary