ON JOUAIT POUR EUX

(back to top)
Ils étaient 77 joueurs présents au Parc Isabelle, le 25 juillet 2015 dernier, pour la deuxième édition du Tournoi GABAO contre l’intimidation chez les jeunes sous le thème “On joue pour eux”.

A 9h03, Josephine Tawil et Enzo Goupil, arbitres bénévoles, donnaient le coup d’envoi aux premières quatre équipes du tournoi.

A première vue, l’équipe des “NAVY BLUES”, composée majoritairement de coréens, semblait être largement supérieure aux autres équipes car ils étaient jeunes, rapides et au physique svelte, mais pourtant, après 4 à 5 matchs disputés sous un soleil au rendez-vous, c’est l’équipe des “REDS” de Krystoff Majkowski qui a eu le dessus à la fin.

Dans la phase de classement, les six équipes se sont données à fond. On a pu assister à des matchs où certains joueurs se sont démarqués, notamment le gardien de but des “GOLD”, équipe menée par les frères Rousseau et Marc Dussault. Aussi, nous avons pu assister à quelques prouesses techniques des “CAROLINA BLUES”, équipe menée par Guertino Guerrier; et de préciser la présence d’une jeune femme dans cette équipe qui aura su se faire remarquer durant les premiers matchs.

Pour l’équipe des “WHITES”, dont le noyau portugais et les individualités étaient prometteuses, ce n’est certainement pas le talent qu’il manquait mais plutôt le temps avant de trouver la bonne cohésion.

Face à l’adversité, rien ne semblait faire paniquer Ducarmel Moussignac des “BLACKS”, équipe championne en titre, revenue plus solide pour ce deuxième tournoi. Pourtant, après une première confrontation en phase de classement contre les “REDS”, Raphy Cohen déclare : “Les “REDS” sont bons !”

Après une heure de lunch, quelques poignées de main et un discours rassembleur, place aux demi-finales. Après 40 minutes de jeu, les “REDS” ont vaincu les “CAROLINA BLUES”

Sur l’autre terrain, les “BLACKS” et les “NAVY BLUES” se neutralisent sur un score vierge 0-0. Les spectateurs se déplacent petit à petit vers l’action. Les tirs au but auront été le moment fort de ce tournoi en terme d’intensité. Ce seront les “BLACKS”, brulés par la chaleur et épuisés physiquement après 4 matchs joués, qui auront le dessus sur les “NAVY BLUES”.

Il aura fallu quelques minutes, après le coup d’envoi de cette finale, pour constater la fatigue des joueurs sur le terrain. Malgré cela, ils se sont tous donnés à fond. Dans de tels circonstances, c’est souvent l’équipe la mieux nantie en terme de nombre de joueurs qui l’emporte. C’est bien ce qui c’est passé. Léquipe des “REDS” avait une fluidité constante sur le terrain, ils étaient tout simplement bons à voir jouer ensemble.

Raphy, Duc, Jason, Mike, Kimo et le reste de l’effectif des “BLACKS” ont tout essayé, les occasions étaient là mais “Filip”, le portier des “REDS”, était sublime….pour ne pas dire phénoménal. Le comité de sélection était unanime, le trophée du meilleur joueur de ce tournoi ira soit au gardien des “REDS” ou des “BLACKS”. C’est “Filip”, d’origine allemande, qui l’aura remporté.

Avant de retourner chez eux, les joueurs confirmaient les uns après les autres: “On sera là l’année prochaine…avec la famille ! On a hâte.”

Bilan positif pour cet évènement: le nombre de joueurs, de familles et d’enfants a quasiment doublé. Quant au montant des fonds amassés, il a également doublé.

Durant le discours de Jonathan Mvié, organisateur de l’évènement, tout aura été dit et tous auront été remerciés. C’était un véritable travai d’équipe du matin jusqu’au départ du dernier bénévole.

L’organisation du Tournoi GABAO 2016 est déjà entamée, l’une des priorités sera des terrains en meilleures conditions pour les joueurs.

Pour le reste, l’organisateur veut garder du piquant pour sa campagne promotionnelle et dévoiler les nouveautés lorsque le soleil se pointera de nouveau à l’été 2016.

D’ici là, préparez vos équipes et au plaisir de vous revoir bientôt.

On est ensemble.

(Publié le 2 octobre 2015)

Le retour d’un penseur

(back to top)
Pour ce 6 février 2014, je ne désirais qu’une seule chose, reprendre ce que j’avais commencé il y a cinq ans déjà, c’est-à-dire écrire. J’avais hâte de reprendre cet exercice de la pensée profonde si exaltant et si exigeant en même temps. Surtout, j’avais envie de recommencer à partager ce que je pense avec mes fidèles lectrices et lecteurs du passé que je n’ai pas divertis depuis mon dernier article « Aux révolutionnaires de Tahrir Square » (11 février 2011).

« Pourquoi une si longue absence ? Pourquoi je ne vois pas de nouveaux articles sur ton site ? » me demandait ma mère il y a encore quelques semaines.

Je n’avais pas d’explications précises à lui donner. Pourtant, ce ne sont pas les occasions d’écrire qui ont manqué ces derniers mois, voire ces dernières années. Je pense, entre autres, aux évènements tels la réélection de Barack Obama en 2012 et le décès tout récent de Nelson Mandela. Alors, aurais-je perdu le courage d’écrire ? Peut-être aurais-je tout simplement arrêté ou abandonné quelque chose que j’avais commencé ? Non. Voici mon aveu– j’avais écrit dans mon premier article « Le pourquoi » (8 août 2008), que je trouvais l’inspiration d’écrire lorsque ma carapace était « transpercée ». L’évènement qui a transpercé ma carapace depuis ces dernières années est sans aucun doute l’arrivée dans ce monde de ma fille Maïka, mon deuxième enfant.

Je n’aime pas trop les excuses, mais disons que cette superbe petite fille est venue chambouler ma vie en écourtant mes nuits et en consommant mes émotions entièrement. Conséquemment, moi qui aimais m’isoler pour écrire à la moindre pulsion d’une inspiration, je me suis retrouvé à vivre ces premiers mois pleinement en silence avec ces petits dons de Dieu.

Ce que je retiens de ces derniers mois, c’est mon entrée dans le monde du parent et du responsable. Ma nouvelle réalité m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses ; certaines que je ne comprenais pas et d’autres que je prenais pour acquises. En premier lieu, j’ai pensé à mes parents, à leur histoire, à leur parcours et à l’impact que ceux-ci ont eu sur ma vie. En second lieu, même si j’ai grandi dans le respect de la femme, mon appréciation et mon double respect pour la « maman » sont à leur plus haut point. Maintenant que j’ai vu l’impact du rôle central qu’elle joue…j’ai compris. Chapeau aux mamans. Respect !

Ce dernier paragraphe ci-dessus caractérise le thème de mes prochains articles à venir.
J’ai l’intention de partager dans mes prochaines éditions de « J’ai appris », mes expériences vécues et comment celles-ci ont transformé ma vie. Je souhaite simplement que le Tout-Puissant me remplisse d’inspiration et de courage pour écrire comme il l’a fait tout au long de ma vie d’adulte.

Sur ce, je vous dis à bientôt et je vous rappelle, humblement et modestement, que je ne prétends pas connaitre la vérité ni comprendre la vie mieux que qui que ce soit …je partage avec vous ouvertement et avec sincérité ce que je pense.

Que Dieu vous bénisse.

(Publié le 6 février 2014)

Aux révolutionnaires de Tahrir Square

(back to top)
Avant Mot

11 février 2011 – 16h 12m. Il y a quelques minutes j’ai quitté le sol américain (Floride) sur lequel je viens de passer 14 jours de vacances. Je quitte avec une petite tristesse en laissant derrière mon épouse et mon petit garçon. J’ai trois heures de vol devant moi et de quoi remplir une feuille blanche car il y a quelques heures je regardais en direct l’annonce de la démission du président égyptien Hosni Moubarak. J’ai vécu un moment intense de joie et d’émotions en observant les larmes du grand-père de mon fils couler sur son visage avec une fierté sincère et profonde. C’est à cet instant que j’ai compris et senti véritablement ce qui venait de se passer. Je suis heureux d’avoir partagé ces quelques minutes historiques avec ma belle famille avant de retourner à mon Québec natal.

Les quelques lignes qui suivront je les dédie aux jeunes, aux vieux, aux femmes et aux victimes de Tahrir Square et de cette révolution. Je ne retoucherais aucuns mots et aucunes phrases. Je partagerais avec mes cousins et cousines africains la manifestation de mes sentiments les plus vrais.

Merci et bravo. Pour quoi ?

Pour avoir prouvé à tort ceux qui pensaient que ce peuple était trop “pacifiste” ou trop “calme” pour orchestrer et organiser une telle révolution “non violente”.

Pour avoir démontré que malgré l’importance stratégique et politique que représente ce pays au moyen- orient, le destin d’un peuple éveillé à la quête de sa liberté et d’une justice sociale n’est pas soumis indéfiniment à la force, à l’oppression et aux volontés et manipulations extérieures.

Pour avoir resisté et tenu tête contre la peur, les menaces physiques et les manipulations multiples de division. Ensemble vous avez defini le mot “courage”.

Pour avoir risqué votre jeunesse et votre vie pour un changement; vous les jeunes de ma génération qui n’avez pourtant pas connu ou vécu de telles expériences antérieures.

Pour avoir donné un espoir de changement aux peuples du monde: ceux qui vivent sous la dictature, la corruption, le vol et les abus totaux de pouvoir.

Pour avoir fait en sorte que ma mère m’appelle du Sénegal et ma soeur de Montréal pour partager avec nous leur joie et leur espoir en un monde ou le peuple est facteur de changement.

Pour avoir démontré aux rêveurs qu’ils peuvent rêver et aux sentimentaux que leurs larmes sont justifiées.

Pour permettre à mon fils de prendre une shisha avec vous dans quelques décennies en lui racontant cette fameuse révolution historique à Tahrir Square. Je souhaite ceci de tout coeur.

Pour avoir honoré la mort de Mohammed Bouazizi.

Pour m’avoir redonné le goût d’écrire.

Il y a deux ans, à titre personnel, je vivais un moment d’émotions aussi intense qu’aujourd’hui; celle de la victoire de Barack Obama à la présidence des États-Unis d’Amérique. Il y a trois mots qui s’avéraient être symboliques et qui nous ont guidé vers une page historique concluant la première décennie du 21ème siècle. Ces mêmes trois mots retentissent en début de décennie et devraient devenir la devise de tout peuple révolutionnaire non violent aspirant aux valeurs de la démocratie, de la justice et de la liberté.
YES WE CAN !

————————–

Mot de fin
Les enjeux de demain pour ce pays sont au-delà de ce que je pourrais écrire aujourd’hui. Je refuse en ce jour d’être fataliste et de condamner le sort de cette jeune nation éveillée au pire des scénarios. Je ne suis pas un prophète. Je ne suis pas un analyste de la politique. J’écris en fonction de ce que je sais, de ce que je ressens et de ce que je pense en ce 11 février 2011. Je suis un citoyen du monde. Un penseur libre de l’ère du Verseau. Un amoureux des mots fier de partager la voix de son coeur avec les révolutionnaires de Tahrir Square.

Vivons le moment présent et surtout mesurons l’ampleur et le symbolisme de cette révolution de la conscience morale!

Demain est un autre jour.

Mabrouk Masr.

(Publié le 11 février 2011)

Retour aux sources

(back to top)
Le 18 mars 2010 je décollais vers Libreville: je n’y étais pas allé depuis quatre ans. Période de temps sans précédent pour moi, jeune homme d’à peine trente trois ans, qui répétait les aller-retour Montréal-Libreville à tous les deux ans.

– 1ère étape: Maroc – Casablanca

Atterrissage à Casa vendredi matin à sept heures. L’humidité est au rendez-vous. Premier constat vis-à-vis ce pays que j’avais déjà visité en 1987; ce pays du maghreb est à un “autre niveau” de développement tout simplement.

Je décide alors, d’après la suggestion d’un collègue de travail (qui s’était efforcé de me montrer sur internet les lieux à voir) de partir à l’aventure dans Casa et d’aller visiter la Mosquée Hassan 2. J’ai d’abord hésité à quitter l’aéroport, de peur d’être pris dans le traffic ou pour toute autre raison pouvant me faire rater mon vol sur Libreville prévu à 16:30. Mais une petite poussée “d’en haut” m’a fait changer d’avis. J’ai changé quelques euros en dirhams et je me suis précipité vers le train: trajet – aéroport Mohammed 5 direction Casa Voyageurs. Ensuite je planifiais sauter dans un taxi pour filer vers la Mosquée. Mais arrivé à la station, petit moment de panique lorsque je me retrouve devant une demi douzaine de taxis se ruant vers moi pour me donner un “lift”; comment négocier le prix pour la Mosquée ? À ce moment précis, sans ma Cléopatre (spécialiste des négociations) auprès de moi, je me sentais comme un morceau de viande fraîche auprès de prédateurs féroces. Je me dis alors à voix basse: “donne la moitié de ce qu’il te demande et ne dis rien d’autre”. Bien-sûr j’ai fini par perdre les négociations et me suis retrouvé à faire le tour de Casablanca en taxi; moi qui avais pourtant en tête de visiter la mosquée tout simplement. Au menu des visites: petit déjeuner sur la Corniche, balade à la Medina, au quartier Oasis et visite de la mosquée Hassan 2, … – tout ça pour une modeste somme de 30 euros (qui devait être à l’origine 50 euros). Je pense avoir fait la recette à Mustapha ce jour là, en tout cas il était sympathique. Après près de cinq heures de visites dans les quartiers de Casablanca, je me rappelais d’Alexandrie que j’avais visité durant quelques heures deux ans plus tôt: un voyage en Égypte que je devrais d’ailleurs partager avec vous tellement les effets furent transformants et édifiants.

Retour à l’aéroport vers quatorze heures, dernière ligne droite avant mon envol vers la longitude neuf degrés vingt cinq secondes. Là, j’essaie de retrouver quelques visages familiers mais rien du tout! Dans le 767 de la Royal Air Maroc, j’apperçois gabonais, marocains, congolais et équato-guinnéens. Du coup il ne semble plus trop y avoir de courtoisie dans l’avion; une femme bloque le passage pendant plus de cinq minutes car elle cherche une place pour sa valise. Bien-sûr derrière moi j’entends les “confrères” critiquer cette dame en lui sortant toutes sortes d’injures. À ce moment là je me dis avec un sourire intérieur: “là tu es déjà au bled joe”. Pour rendre le tout encore plus épicé, cette même dame qui bloquait le passage s’avérait être assise près de moi et À MA PLACE en plus (près de la fenêtre – depuis que je suis petit j’aime être à la fenêtre pour le vol vers Libreville car j’adore survoler la capitale avant l’atterrissage). J’ai essayé très poliment et calmement de lui dire qu’elle était sur mon siège: “Madame je pense que vous êtes assise sur mon siège le 11A, vous avez le 11C”. En trois quatre secondes elle m’a lancé un regard de la tête au pied et a fait un bruit avec sa bouche. Pour les connaisseurs: elle venait de me toiser et m’insulter avec sa bouche. “Mais comment tu peux penser comme ça toi aussi, tu penses que je n’ai jamais voyagé ?” me dit-elle avec un ton aggressif et un accent fort et lourd. Il en a fallu peu avant que mon sang “Fang chaud” s’active dans mes veines mais j’ai réussi à me contrôler en prenant une grande respiration et en me disant: “calme-toi joe, l’environnement a changé !”. J’ai ri par la suite en pensant à mes soeurs et mon neveu qui seraient morts de rire lorsque je leur raconterais cette scène.

– Libreville – L’approche

Arrivée à minuit trente cinq. Je dois préciser que j’ai eu la peur de ma vie en attérissant à LBV. Grosse pluie et gros orages dans le ciel gabonais…comme si le pays me disait…”mon petit, on t’initie au retour sur le pays”. J’en rie peut-être aujourd’hui mais je n’ai jamais été aussi proche de Dieu de toute ma vie. Je raconte….

L’hôtesse annonce que nous amorçons notre descente vers l’aéroport International Léon Mba. Tout le monde attache leurs ceintures et relèvent leurs sièges et plateaux. Mon coeur palplite d’excitation à l’idée que sous peu je serai sur le sol gabonais. Je regarde à travers la fenêtre et observe quelques gouttes qui découlent en diagonales sur les vitres de ce Boeing 767. Je ne me doute encore de rien; je me dis l’humidité de l’air fait cet effet. Nous descendons encore plus bas et les gouttes se multiplient et commencent à se faire entendre dans l’appareil. Plus loin dans le ciel j’aperçois des éclairs puissants et maintenant la grosse pluie est devenue l’objet des regards de tous les passagers. L’avion est secoué vers la gauche et la droite, la pluie est intense, on s’approche de plus en plus de l’aéroport, j’ai du mal à voir les lumières de la ville car la pluie est si lourde et “intense”. L’avion n’arrive pas à se stabiliser. Plus que quelques mêtres avant l’atterrissage mais je ne vois toujours rien dehors; “ou sont les lumières ?”. J’ai très peur et tout passe par ma tête, je ferme les yeux, baisse la tête et commence à prier. Mon coeur bat à cent mille à l’heure, du coup alors que nous sommes en pleine descente un immense bruit de moteur surgit de nul part. L’avion tremble, quelques soutes de bagages s’ouvrent et des valises tombent un peu partout. Le plus éprouvant est que quelques femmes devant moi poussent des cris de peurs comme si tout était “fini”. L’atterrissage venait d’être raté ! Le pilote remontait l’avion vers le ciel pour reprendre sa tentative d’atterrissage. Dans ce lapse de temps: aucune communication n’a été faite de la part des hôtesses ou du pilote. C’était les plus longues 7 minutes de ma vie.

Après avoir retrouvé une altitude au dessus des nuages, le calme est revenu mais tous les passagers étaient secoués et leurs visages reflètaient une peur indescriptible. À ma chance, j’avais derrière moi un congolais avec un sens de l’humour qui tombait au bon moment. Il disait: “ils ont sûrement oublié d’allumer la lumière sur la piste…..” et un autre rajoutait: “Oh mais on dirait que le pilote là est bourré ou quoi ?!?”. Juste ces quelques petites blagues ont détendu pour un petit moment les passagers dans l’avion.

La deuxiême tentative s’entame dans un grand silence, les passagers se tiennent la main et baissent la tête. Je pense sans arrêt aux miens; je baisse la tête à mon tour et ferme les yeux. Aussitôt les secousses commencent, l’avion descend de plus en plus vite, les grosses gouttes de cette pluie équatoriale résonnent sur l’appareil encore une fois…..j’ouvre les yeux et je vois la ville de plus en plus proche et bientôt la piste, l’avion descend toujours très vite….je vois les lumières…on approche…certaines passagères crient très fort…c’est maintenant ou jamais. L’avion touche le sol, rebondit subitement, il se repose à nouveau en dérapant légèrement vers la gauche ensuite la droite pour enfin trouver sa trajectoire. “Ouf !!!” Je regarde le passager à côté de moi et lui serre la main. Je vois à travers la fenêtre les autres appareils sur le sol et le hall d’arrivée. J’ai hâte de descendre et de voir le vieux et la famille mais surtout de prendre deux “shooters” de whiskey sec. Je me suis dit: je devrais écrire cette aventure car je ne l’oublierais pas. Je vous avoue encore que je me suis rapproché de “Dieu” cette nuit là.

– 14 jours au pays dans lequel j’ai grandi: premiers constats

Première fois que je remettais les pieds dans mon pays sous une nouvelle ère: l’après Bongo Père. Comme d’habitude, je note toujours ce que je constate en tout premier, j’ai vu la propreté sur la route du bord de mer étant donné une visite officielle quelques jours auparavant du président français Sarkozy.

J’avais hâte de parler aux gens, de connaître leurs opinions, de voir le changement depuis l’élection d’ALI. J’ai constaté rapidement que les gens n’étaient toujours pas aussi à l’aise de parler ouvertement (j’ai bien compris cela) cependant j’ai observé et analysé l’impact de certains changements et nouvelles lois appliqués par le nouveau président.

1. Journée continue (7 heures à 15 heures 30); et

2. Fermeture des bars (maquis) à 22 heures.

Deux mesures qui auront considérablement un effet positif sur la population à moyen et long terme. Je ne pouvais cependant m’empêcher de sourire en voyant mes confrères et mes consoeurs commencer le boulot à 7 heures du matin et être limités à une pause de 40 minutes à l’heure du midi pour manger: pas de sieste ! C’était quelque chose de voir les jeunes regarder leur montre le soir dans les bars pour s’assurer de ne pas dépasser l’heure permise et surtout quand ils rajoutaient: “bon! moi je rentre dormir…demain y a le boulot”. Ça augure bien. Si on veut “émerger” il faut travailler !

J’ai vu les choses différemment pendant ce voyage; maintenant agé de trente trois ans, un bon petit bagage professionnel et un bébé dû pour le début juillet 2010. Dans cet état de plénitude et à ce stade de croissance personnelle, j’ai commencé à penser à ce que je pouvais “apporter” à mon pays. Un pays dans lequel les meilleurs souvenirs d’une grande partie de ma jeunesse résident. Je me suis demandé quelle place je pourrais y prendre et que pourrait être ma contribution à la nouvelle génération. C’était en grande partie la raison majeure de mon voyage: répondre à cette question qui me tracassait depuis longtemps – “devrais-je rentrer au pays ?”.

Cette fois-ci, et c’est là qu’on découvre la splendeur du temps et l’art de prendre de l’âge, je n’étais plus un “idéaliste occidental naïf” remplit de théories pour tout changer mais un “jeune réaliste expérimenté” qui a compris qu’il fallait laissait le temps au temps et que le gazon n’est certainement pas toujours plus vert chez le voisin…

Quelque chose de fantastique m’a été révélé durant ce voyage : j’avais enfin trouvé l’ÉQUILIBRE entre les deux continents. J’ai bien compris, âme appaisée et esprit libéré, que juste le fait d’être revenu sur la terre de mon père et de mon arrière grand-père était “ce que j’apportais ” au pays; c’était un geste de retour à des milliers de kilomètres du Canada à ma “source africaine”.

Cette réalisation m’a permis de m’en tenir à l’essentiel: passer du bon temps avec la famille, aider,parler avec mon frère et ma soeur, partager et simplement respirer l’air de mon petit pays d’enfance.

Je ne pourrais bien sûr terminer l’aventure de ce voyage sans mentionner le petit succès inattendu de la marque GABAO. J’avais amené avec moi des échantillons GABAO, une marque de commerce que j’ai lancée au CANADA en 2007. J’ai vite vu l’enthousiasme et la fiérté des jeunes qui se procuraient ces chandails venus du Canada et fabriqués par un “frangin” à eux. En créant GABAO, j’ai partagé avec eux mon inspiration et ma créativité . Ce qui paraissait peut-être à leurs yeux un produit “chaud” parce qu’il venait de l’étranger était pour moi le début d’une belle mission et peut-être je venais de trouver mon point de contact avec le pays. On verra bien ce qu’il en sera pour ça. C’est vraiment cette petite aventure réussie qui a bouclé mon voyage.

Prochain rendez-vous avec le Gabon en janvier 2012 pour assister à la Coupe d’Afrique des Nations…si Dieu le veut.

À bientôt.

(Publié le 15 avril 2010)

J’ai appris. 2ième Partie

(back to top)
Avant-mot

À la veille de mon trente-troisième anniversaire, une deuxième partie de ce que j’avais entamé un 8 septembre 2008 (J’ai appris. 1ère partie) s’impose. Sous un temps hivernal (-14 degrés), je me suis précipité après un cours de boxe thailandaise dans mon sanctuaire: entre quatre murs sur lesquels se retrouvent sur chaque côté une carte du monde, deux diplômes, un cadre d’Obama et une petite fenêtre à travers laquelle le vent glacial tente déséspérément de s’infiltrer. Une seule envie me remplit; extirper mes pensées et les partager avec vous encore une fois .

Ainsi je m’élance pour une deuxième sélection….

J’ai appris que la quête de la “connaissance du soi” symbolise le chemin éclairé de la découverte ultime mais que seule l’acceptation de cette découverte “délivre” véritablement.

J’ai appris que la vie à deux n’est pas un jeu mais que la jouer à deux est l’enjeu d’une vie.

J’ai appris que chaque larme versée du coeur de l’homme le rend plus Grand. J’ai grandi en apprenant qu’un homme ne pleure pas. C’est le contraire qui m’a fait grandir.

J’ai appris qu’une forme de “surnaturel” survient lorsque le corps nous a abandonné mais que le mental persiste.

J’ai appris que la sensibilité humaine est un médium – une force magnétique sur terre- dans lequel l’univers manifeste ses grandeurs. Écoutez, respirez et laissez-vous guider….ce n’est point une faiblesse.

J’ai appris que dans ce monde “Tout” existe et son “Contraire”. Ainsi sont les principes de la dualité et de l’équilibre de l’univers. Chaque particule d’un silence doré se heurte au cri d’un nouveau né, chaque rugissement du lion est allégé par un oiseau planant dans un ciel infini.

J’ai appris qu’être sage c’est admettre la fragilité de nos pensées et la faiblesse des bases sur lesquelles nos certitudes sont fondées .

J’ai appris qu’en voulant trop bien faire, on se fait souvent du mal. On ne peut pas tout contrôler !

J’ai appris que ne pas être parfait est parfait, il faut en tirer profit.

J’ai appris que nous ne “sommes” pas, nous “devenons” donc nous ne pouvons que changer. Cesser de changer serait cessé de vivre. Rendez-vous dans dix ans.

J’ai appris qu’à treize ans avoir une quinzaine d’amis nous rend “invulnérables”, de dix-sept à vingt-cinq ans une dizaine d’amis nous rendent “populaires” et à 30 ans le mariage nous en laisse un ou deux qui nous rendent “réalistes”.

Jai appris qu’au fil des siècles la “matière” a fait ombre graduellement à l’esprit. À la veille de mon trente-troisième anniversaire je souhaite humblement et véridiquement que nous ramenions “ensemble” un petit rayon de lumière dans nos lendemains.

Mot de fin

Je souhaite un joyeux cinquante-neuvième anniversaire (le 6 février) au Dr. Mvié.

(Publié le 2 février 2010)

Le bilan, la course et la trentaine

(back to top)
Avant-mot

L’exercice d’écrire ce texte a été de regrouper des discussions avec divers groupes d’amis venant d’ici et d’ailleurs, et d’en faire une sorte de synthèse. Bien sûr, il a fallu trancher ici et là pour ne pas déborder. Vous remarquerez au fil du temps, et tant que je déciderai de faire couler l’encre pour exprimer ma pensée, qu’il y a une opposition diamétrale entre mon caractère souvent silencieux et mes textes débordants que je me plie à limiter. Les paragraphes sont variés et traitent subjectivement de sujets “d’heures” de ma génération. Et de rappeler, et cela j’y tiens, que c’est tout simplement “ce que je pense”.

Aussi, j’écris ceci afin que dans quelques décennies, ma descendance directe ou indirecte (que Dieu Veille sur eux) puisse se dire qu’à l’époque du “vieux” ou du “tonton” ils se posaient les même questions et ils pensaient comme ça.

Le bilan

Après s’être entrainés durement pendant quatre vingt dix minutes intensives dans un cours de Taekwondo, LickMa et moi faisions le bilan de notre parcours de jeunesse jusqu’au début de notre trentaine. Et comme ce fut le cas avec presque tous mes amis et connaissances de ma génération, nous aboutissons inévitablement sur le sujet du “bilan”. “Hé !!! Mvié, tu imagines à notre âge nos parents avaient déjà deux, trois et même quatre enfants. Ils étaient “posés” et ils ne se posaient pas toutes les questions que l’on se pose aujourd’hui. Ils trouvaient un boulot et la carrière était déjà tracée pour eux – c’était le même boulot pendant 30 ans. Pas d’histoire de bonheur au travail à faire ceci ou cela…ils faisaient leur boulot, c’est tout!”. J’ai entendu et retenu très souvent ces affirmations au cours des derniers mois; ça ressemble assez bien, pour ne pas généraliser bien – entendu, aux discours des jeunes des fins des années 70 aujourd’hui.

On se compare avec nos parents pour se positionner et faire un bilan – parfois en essayant de comprendre ce “changement de statistiques”; soit-disant notre “retard” ou recul par rapport à la natalité infantile, aux valeurs du mariage et à la carrière. Les temps et les réalités ont beaucoup changés. Probablement que le fait de vieillir comme le dit le neuropsychiatre Boris Cyrulnik laisse un sentiment (une empreinte) d’amertume et de tristesse dans nos âmes. Il y a un besoin de comparaison et de “repère” pour pouvoir se situer…d’où le bilan.

Après l’avoir déposé je me suis dit: “Oui! le monde a évolué à la vitesse lumière !” Mais quel est le constat de cette évolution? Je la caractérise, pour ma part et vivant ici dans l’hémisphère Nord, comme étant beaucoup plus “matérielle” qu’autre chose!”. Premier constat.

La course: début du troisième millénaire

“L’homme occidental a inventé la montre mais le tiers-mondiste a toujours le temps!” Ce sont les mots que mon professeur de sciences politiques a mentionné alors que nous discutions “du monde” un samedi soir autour de tasses de thé et de café. J’y ai pensé pendant quelques secondes avant de bien saisir ce superbe proverbe qui selon moi résume “tout”: c’est-à-dire les cadences de vie occidentale et du tiers-monde. Il y a quelques semaines ce collègue de travail me faisait part d’un commentaire qu’on lui avait fait par rapport aux tiers-mondistes; comme quoi on leur reprochait souvent d’être paresseux, inefficaces et lents. Je pensais en parallèle à cette femme qui revenait d’un voyage en Afrique et qui était très touchée et ébahie de voir ces gens, jeunes et âgés, “rire” tout le temps alors qu’elle constatait vraisemblablement qu’ils n’avaient “rien” (matériellement) comparé à nous. Dans cet Occident soit disant “exemplaire” et dans lequel j’ai passé la moitié de ma vie, nous consommons une quantité énorme de médicaments, de calmants et de boissons énergétiques pour maintenir cette course qui au fond nous mène à être de plus grands consommateurs en quête de quelque chose de plus “profond” et peut-être plus “spirituel”. Je ne m’exclus aucunement de mon propos. C’est un simple constat qui émerge chaque fois que j’ai l’occasion de prendre un temps d’arrêt, de sortir de cette course pour tout simplement réfléchir, observer, évaluer. Et , effectivement, je ne pourrais mettre de côté le fait que d’avoir un gêne tiers-mondiste me permette de faire une comparaison avec ce que j’ai déjà vécu ou connu (rires).

Mes amis d’ici me disent: “comment tu vas faire avec des “p’tits” mon gars ?”. Effectivement si je ou l’on constate que tout va trop vite maintenant, il est légitime de se demander à quelle vitesse iront les choses avec des petits bambins ? Je lève mon chapeau très haut à vous qui maintenez et supportez le “beat” occidental: travail, maison et enfants. Respect !!! Mais il faut ralentir quand même un peu, trouver un juste milieu. Moins de stress et un peu plus de sourires. Il faudrait un peu de tiers-mondiste dans chaque occidentaliste et vice versa car l’autre côté a ses lacunes également. Deuxième constat.

La tentative: Foncez !

Quelques jours plus tard je me retrouvais à discuter avec deux amis sur des perspectives d’emploi; ils élaboraient chacun leurs envies respectives de changer tout, de quitter la chaise sur laquelle ils sont assis pendant plus de quarante heures par semaine afin d’être leur propre patron ou de trouver leur voie. À cet âge d’apogée pour un(e) athlète ou de confiance culminante pour la personne moyenne, on sent un besoin de tenter quelque chose: de se lancer dans un projet, de trouver et creuser pour dénicher la bonne idée qui portera fruit. C’est le temps des tentatives et de l’émergence des grands questionnements ! Mais l’élan doit être tempéré car il faut être concret et avoir un objectif clair puisque nous sommes très souvent liés à des obligations familiales, professionnelles et/ou financières. Pourtant le moment clé est là. Tout commence et se construit ici. Il y a une décision à prendre: 1) aller jusqu’au bout et prendre le risque, 2) jouer safe (entre guillemets) pour la paix d’esprit et les factures de fin de mois (ce qui est tout à fait légitime) et 3) choix du contentement et sécurité du ou de la partenaire. Untel au travail me mentionne continuellement à quel point son idée lui tient à coeur: quand il en parle je vois le feu dans ses yeux. Mais son projet lui demande tellement de temps et ses autres responsabilités ne lui permettent pas d’investir le temps qu’il lui faudrait pour lui donner vie. “Prends une pause de cette course mon ami, l’essentiel est d’arriver de toute façon.”

J’ai une grande estime pour celui ou celle qui “lâche tout” pour essayer ou pour se lancer, je trouve cela palpitant et motivant. Je m’inspire de ces histoires captivantes de ceux et celles qui se sont construits de rien et qui sont allés à l’encontre des pensées “clichés” afin de trouver leur voie. Elles démontrent que c’est faisable et qu’après tout, on s’en sort, on passe à travers et on réalise qu’on se met nos propres limites (cela je l’apprends encore).

Conseil: Vous êtes prêts et avez fait vos devoirs comme il faut, votre jugement est mature et réfléchi, foncez avec vos idées !!! Ça va bien aller. Je formule un sincère souhait que vous accomplissiez vos quêtes avec succès.

Le poids des trente ans !

“Alors tu es marié ? Tu as des enfants ? Et le travail ? Voici les questions qui permettent d’évaluer une première série d’accomplissements. Déjà là on aimerait presque toutes les avoir comblées. Elles mettent beaucoup de pression sur l’homme du début de la trentaine, la comparaison avec les amis est à la hausse et la lourdeur des “cultures” sociales se fait sentir. Du coup, il y a un sentiment qu’il faut se ranger sinon on “dévie” de la “normale”. Pour d’autres, quand ces critères ne sont pas atteints on se sent “anormal” et une exclusion se crée : renfermement sur soi-même ou un isolement des autres. Vous n’êtes pas anormaux et ne vous rabaissez pas ! Ce qui compte c’est “devant” et vous pourrez construire en deux ans ce qu’un autre a construit en cinq ans. Et après tout, comme le démontre le fameux thème de tous ces livres du vingt et unième siècle, ce qui compte c’est votre bonheur. Troisième constat.

L’anecdote de l’Ancien: l’antidote du poids.

“Mes parents me disent constamment que je devrais être marié et déjà être parent car j’approche la trentaine ! me disait “Z” visiblement à la recherche de réponses sur sa vie et manifestant son besoin de “vivre quelque chose de palpitant”. Je n’ai pas su quoi lui dire. Je n’ai certainement pas les solutions à ces questionnements existentiels mais comme j’aime bien le faire je lui ai raconté l’anecdote suivante:

“Tu n’es pas un homme avant “35” ans !” me disait “l’Ancien”; un homme dont je n’ai jamais connu le prénom mais qui fréquentait les environs de mon quartier à Libreville. Chaque fois qu’il descendait la route mon père le saluait à haute voix en disant: “Ancien, ça va ?”. Mon père l’appelait l’Ancien car c’est le nom qu’il donnait aux sages du quartier. “ Tu n’es pas un homme avant “35” ans ! Avant ça tu dois découvrir plusieurs choses et te définir dans ton entier mais après ça, vers les 35 ans, il faut ralentir et te poser tranquillement – mais saches qu’un jeune homme doit vivre ses choses !”.
Après lui avoir conté cela je lui ai dit: “trouve le juste milieu entre ce que tes parents te disent et ce que l’Ancien m’a dit”. Il a réfléchi quelques secondes et m’a demandé avec un sourire : “qu’est-ce que ça veut dire “vivre ses choses”?. Je lui ai dit avec un regard innocent mais rusé : “ah, tu es un jeune homme, à toi de comprendre !”. Il m’a regardé avec un gros sourire et a répliqué: “moi j’aimerais prendre une bière avec l’Ancien” (rires). Nous avons ri longtemps et je pense qu’il a capté le message.

La trentaine est un tournant déterminant dans la vie d’un homme. Chacun a sa recette, son choix, ses raisons et même sa culture. Le bilan est inévitable et nécessaire. Cependant, il ne faut pas se comparer en fonction de ce que l’autre possède ou a accompli de plus que nous: une personne vaut par ce qu’elle est et non par ce qu’elle a. Je vous souhaite du bonheur et du courage pour atteindre vos objectifs chers trentenaires et souvenez-vous que ne pas obtenir ce que vous voulez est parfois un merveilleux coup de chance.

Mot de Fin

À vous qui vous vous retrouverez dans ce texte, j’espère que vous aurez un sourire en lisant ceci. Nos longues discussions ne sont point vaines, au contraire, elles alimentent mon esprit et me poussent à penser que toutes les générations, celles qui nous ont précédé et celles qui nous succéderont se pencheront sur ce sujet. Je laisse donc ici une modeste petite trace de la notre.

(Publié le 10 septembre 2009)

GABON: Une nouvelle page

(back to top)
Le 8 juin 2009, le gouvernement gabonais a confirmé le décès d’El Hadj Omar Bongo Ondimba, Président du Gabon pendant 41 ans.

Qui connaît le Gabon sans connaître ce nom là : Bongo ? L’un est-il synonyme de l’autre? Plusieurs pensées défilent dans ma tête en ce moment, moi qui célébrait il y a encore quelques mois une victoire pour le changement avec la victoire d’Obama aux USA; maintenant, le doyen de l’Afrique, celui qui fut au pouvoir pendant toute ma vie jusqu’à aujourd’hui n’est plus!. Que puis-je dire à ce moment, en même temps de deuil national et également historique pour le Gabon, le monde africain et la scène internationale ?

Premièrement, il est avant tout père et grand-père de famille, j’adresse mes condoléances les plus sincères aux membres de sa famille. Pendant 41 ans nous l’avons observé en tant que chef d’état et critiqué pour plusieurs malfaits, mais aux dires de plusieurs c’était un homme généreux et de grand coeur au sein de sa famille et même au niveau des résolutions de conflits externes. Que son âme repose en paix.

Deuxièmement, il faut maintenant penser au Gabon de demain. Dans la peur de dire ce qu’on pense et ce que l’on veut pour notre Gabon, il ne faut pas oublier que ce Gabon est à nous, à nos hommes, femmes et à notre jeunesse. Nous sommes tous capables de dresser une liste des potentiels candidats à sa succession mais je ne m’attarderais pas à cela du tout. Je veux plutôt partager rapidement ce que je souhaite pour ce pays: un homme fort pour rallier les différentes ethnies du pays et maintenir une juste représentation, un homme ouvert sur le monde afin de garder le Gabon sur le “beat” de la mondialisation et nous sortir de la dépendance pétrolière, un homme qui prône un minimum de transparence dans la gestion du secteur public qui a longtemps fait peser la dette du Gabon et un homme avec qui le peuple gabonais peut s’identifier et se rallier. Il y en a de ces hommes là ! Il y en a! Cette liste n’est certainement pas exhaustive mais elle contient les critères qui, selon moi, sont nécessaires et cruciaux pour le Gabon de demain dans le monde d’aujourd’hui.

Troisièmement, ce moment est IMPORTANT. C’est un moment qui nous tétanise un peu car nous anticipions ce qui devait arriver mais ne savons pas maintenant ce qu’il en sera. Pour reprendre donc le fameux dicton: “on sait qui on perd mais on ne sait pas qui on gagne”, nous nous retrouvons dans ce moment d’attente, angoissé et craintif pour notre sort futur. Qui nous représentera? Qui défendra les couleurs de notre drapeau? Qui fera honneur et justice à notre magnifique petit pays? Qui guidera nos compatriotes et nos enfants dans le monde accélérée de demain ? Qui qu’il soit prions pour lui afin qu’il rehausse notre fierté et notre dignité et nous donne ce que nous méritons en tant que peuple du Gabon: union, travail,justice, dialogue, tolérance et paix.

Sur ce, cher(e)s compatriotes, je vous quitte en vous disant:

“On est ensemble”.

(Publié le 10 juin 2009)

GABAO L925: L’entrevue

(back to top)
Pour le lancement de son concept GABAO par JM’, Jonathan Mvié répond, sous la forme d’une entrevue, aux nombreuses questions de tous ceux qui manifestent un intérêt pour ce concept.

Question: Le JM’ sur ton site….c’est quoi au juste ?

Réponse: JM, ce sont les initiales de mon prénom et de mon nom. Il y a effectivement plusieurs JM; ce qui fait donc l’attrait ou la particularité de mes initiales est l’accent après le ‘M’. L’accent qui est sur mon nom de famille…MVIÉ.

Q: JM’ fait quoi au juste ?

R: Comme je le mentionnais dans le texte de lancement de mon site: le site et son contenu sont une vitrine à mes thèmes que je développent petit à petit. C’est le fruit d’un mélange culturel que je ne peux contenir qu’à un simple état d’être. J’ai envie de partager, de créer et si possible aller jusqu’à inspirer d’autres gens en leur présentant mes pensées, mes thèmes et mon petit monde d’arts martiaux. On nous a tous dit un à un moment donné dans notre vie de faire ce qu’on aime faire…alors j’ai crée mon site et mon univers “jmca” qui signifie j’aime ça.

Q: GABAO Athletics et L925 ça représente quoi ?

R: Je n’ai pas inventé le mot GABAO. Il ne m’appartient pas ! Cependant l’usage que j’en fais dans son contexte particulier à JM’ est double:

1. Le mot à l’origine est traduit du mot français CABAN au portuguais GABAO qui signifie- un manteau court à capuchon chaud et imperméable. Je vais chercher à la source un mot relié au vestimentaire.
2. C’est le nom d’origine donné au GABON, petit pays d’Afrique centrale au bord de l’Atlantique et traversé par l’Equateur dans lequel j’ai grandi.

L’athletics: Ma passion pour les sports, notamment le taekwondo et le soccer m’ont poussé à créer le GABAO Athletics qui véhicule des principes que JM’ considère de base pour tout(e) athlète.
Le L925 est une édition spéciale, une dérivée de la marque GABAO. C’est pour le classique qui aime son t-shirt simple ou serré, « flashy » ou subtile.

Q: Qu’est ce qui fait que ta marque ou ton thème est différente d’une autre ? Un aspect distinct ?

R: Cette question est la plus pertinente. Mon thème GABAO se différencie par

1.Le mot « GABAO »:le prononcer et l’entendre est son aspect le plus distinct.
Dîtes-le : GABAO !!!!
2. Le symbole distinctif visuel de GABAO Athletics est « La panthère ». Observez son positionnement ! Elle est vaillante et tranquille (force tranquille) et pourtant nous savons tous qu’en une fraction de seconde…elle se transforme en prédateur féroce. Les différentes caractéristiques qui lui sont attribuées entre autres et auxquelles je peux m’identifier font d’elle mon animal symbolique: capacité à s’adapter à un nouvel environnement (enneigée, boisée et desertique), indépendantes et même timides.
3. Trois lignes de longueur différente par ordre d’importance:
Respect (des règles et philosophie du sport, de l’autre et de soi-même)
Discipline (assiduité et persévérence dans l’entraînement)
Adaptation (application des deux premiers principes dans toute autre discipline)
Voici les trois principes fondateurs que je véhicule dans mon concept Athletics.

Q: À qui ça s’adresse ? Qui vises-tu ?

R : J’aimerais bien voir un homme de 45 ans porter un GABAO Athletics après son cours de Taekwondo tout comme l’étudiant de l’université allant à son cours ou en boîte de nuit avec son GABAO L925. Je vise toute personne qui aime mes logos, mais plus encore, toute personne qui n’a pas peur de porter quelque chose de nouveau et de stylé.

Q: Où peut-on se procurer tes articles ?

R: Pour débuter, je m’occupe de la distribution des T-shirts. Si un modèle particulier vous intéresse vous pouvez me contacter sur mon site (section contact) ou par téléphone. Éventuellement et peut-être plus tôt que prévu, les ventes en ligne seront disponibles.

Q : Quels sont les prix approximatifs ?

R : Les prix pour les T-shirts et pulls GABAO Athletics varient entre $18 et $30 dépendamment du modèle. Tous les L925 varient entre $20 et $30 dépendamment du modèle. Voir Section GABAO.

Q : C’est difficile de rentrer dans le monde du vêtement ? Quelles sont tes attentes ?

R : Quand on travaille en actuariat et qu’on décide de faire des T-shirts il ne faut pas s’attendre à de la haute mode (rires)…en tout cas surtout pas dès le début. J’ai du plaisir à concevoir mes designs et j’y mets du cœur. Je tente de jumeler un thème et un look stylé.
« Rentrer dans le monde du vêtement » serait trop dire. Je suis optimiste mais réaliste sans oublier que je suis novice dans cet univers difficile et saturé. Moi je dirais plutôt que je me fais une place dans le monde « local » du T-shirt pour commencer. Mes attentes sont donc en parralèle à cette réalité.

Dernier mot de JM’

Pour moi Gabao, mon premier thème, c’est un peu ma façon de mettre un petit morceau de mère Afrique dans la belle province et peut-être à long terme au Canada voire outre mer.

Merci à tous et à toutes pour vos encouragements et sachez que vos commentaires et suggestions sont toujours bien reçus.

La panthère est maintenant lâchée !

Sincèrement votre,

Jonathan Mvié pour JM’

(Publié le 6 février 2009)

Au nom des “DEUX”.

(back to top)
Depuis mon retour de voyage plus qu’édifiant aux pays des pharaons et bien entendu, depuis la victoire d’Obama, j’ai vécu une multitude d’émotions. Entre les moments intenses de joie et de fierté, j’ai tenté de demeurer serein afin de contenir mon euphorie d’écrire quelque chose qui pourrait me permettre de jumeler l’immensité de cette victoire (ce point tournant dans l’histoire) et l’importance de comprendre ce qu’elle signifie; ce qui en fait doublement une fierté pour les “métissés” – j’irais même plus loin pour inclure le “mélange culturel”.

Après le lancement de la section “ce que je pense” j’ai reçu de bons commentaires de votre part, certains très touchants, d’autres encourageants et quelques uns très réfléchis. Certains d’entre vous ont même partagé avec moi “ce que vous pensez” dans des courriels personnels.

Il y a un texte en particulier que j’ai décidé d’intégrer dans cet article. Il me vient d’une personne qui a abordé “légèrement” le sujet de l’identité et m’a aidé, en partageant ses quelques phrases, à trouver les mots pour décrire et dénouer cette fameuse importance de comprendre le métissage. Le sujet est “délicat” et requiert une analyse particulière. J’ai choisi de le survoler le plus adroitement possible. Et, afin de retranscrire fidèlement les portions de textes que j’ai reçues, je les ai surlignées en bleu. Cet article est donc le fruit de nos réflexions communes sur le sujet.
——————————————-

La victoire du président américain élu, je la savoure différemment et autrement en tant que métis…voici quelques explications.

J’ai beaucoup lu et entendu dire depuis le 4 novembre: “c’est une victoire pour les noirs, une fierté pour le peuple noir”. À cela je réponds sans arrière pensée: “Oui bien sûr ! Tout à fait! C’est une victoire pour le peuple noir” mais elle est encore plus symbolique pour les métis car, elle marque l’accession d’un métis à la tête de la plus grande puissance mondiale. Bien qu’il se soit démarqué par sa classe et son mérite, Barack Obama a dû assumer et composer avec sa double appartenance, sa double identité (blanche et noire), c’est-à-dire son métissage. Cet aspect doit être considéré avec attention et compréhension car le métissage n’est pas qu’une simple combinaison de “couleur” …

Dans le métissage (culturel) il faut développer une mentalité capable d’assumer harmonieusement “une identité composée” c’est à dire une “identité complexe”; car en tout homme se rencontrent des appartenances multiples qui s’opposent parfois entre elles, et le contraignent à des choix déchirants.

Ce parcours, cette ascension fulgurante, ces images d’un homme né d’un père noir et d’une mère blanche, projetées dans des journaux du monde entier, doivent redonner confiance et fierté à ceux d’entre nous, métis ou non, en mal de représentativité et d’identité. Sachez, chers lecteurs et lectrices, que lorsque je parle de métissage, je ne me limite pas au seul métissage entre noir et blanc. Je fais référence au mélange culturel et ou racial de tout genre. Quel qu’il soit, le métissage est riche, il scelle l’union entre divers mondes …

Je traite du métissage parce que j’en suis le fruit et que j’ai entendu plusieurs témoignages d’amis et de “métis” qui ont eu de la difficulté à s’identifier à la multi – ethnicité, au métissage et au mélange culturel. Un métis, comme je l’ai souvent entendu, c’est un “noir parmi les blancs et blanc parmi les noirs – un “sans race ”. Tout métis l’aura entendu au moins une fois dans sa vie. Mais cet article n’est pas une confession ou un recueil du passé. Ce que je veux partager et dire, en fonction de mon vécu et sans faire de thèse ou d’élaboration détaillée, c’est que la quête de l’identité dans le mélange peut s’avérer difficile, surtout à un jeune âge car il faut trouver un “camp”, un groupe, pour combler les besoins d’affiliation, d’appartenance et d’identification. Ce n’est qu’avec le temps, la maturité et la découverte de soi que l’on comprend que “l’identité, c’est ce qui fait que je ne suis identique à aucune autre personne.” Cela s’appelle la différence; et (l’humanité entière) le monde n’est fait que de cas particuliers; en effet, la vie est créatrice de différences, et s’il y a “reproduction” ce n’est jamais à l’identique. Aussi, l’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence.

Aujourd’hui, celui qui a remplacé le président français sur les premières pages des plus grands magazines du monde est un métis. Obama est non seulement l’homme le plus puissant du monde, il est aussi la confirmation qu’au nom des Deux, une identité et une personnalité peuvent se construire et faire émerger un homme complet, un grand homme. Par sa victoire, le métissage s’est révélé rassembleur et pour reprendre les mots de l’ex-président sud-africain Nelson Mandela “l’avenir se dessinera dans cette voie”.

En conclusion, l’identité c’est “connais-toi, toi-même”. “Refuser d’adopter des conceptions étroites, exclusives, simplistes qui peuvent réduire l’identité entière à une seule appartenance: familiale, ethnique, classique ou raciale”.

Nous sommes à l’ère de la mondialisation politique, économique et culturelle. Quel est le bilan à poser ? Les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres au nom d’une idéologie favorisant le bien de tous. Moi, ce que je pense, c’est que dans l’ordre et le respect de l’autre, la mondialisation des cultures est notre richesse et notre vraie innovation humaine. En cette fin de première décennie du vingt et unième siècle, la victoire de Barack Obama, un métis soi-disant “sans race”, porteur d’espoir, aux allures de prophète, en est la plus belle illustration

Et moi, Jonathan Mvié, Au nom des Deux, un monde qui va dans cette direction : JM ça!!!.

Bon temps des fêtes à tous et à toutes, soyez prudent(e)s et profitez de chaque moment précieux avec vos familles. Beaucoup de santé !!

À 2009!

(Publié le 21 décembre 2008)

Les derniers cent mètres

(back to top)
Dans quelques jours, les Américains donneront le titre de l’homme “le plus puissant du monde” à leur candidat élu: soit le sénateur Barack Obama ou le sénateur John McCain.
Pour cet évènement, j’ai pris mon sylo et quelques feuilles blanches un mercredi après-midi très chaud à Sharm El Sheikh dans le Sud Est de l’Égypte pour écrire et partager ce que je pense.

Avant tout, comme je le fais souvent pour être clair dans ce que j’écris, je dois préciser que je ne me suis jusqu’ici jamais considéré comme un fervent démocrate, ou un républicain ou même un connaisseur de la politique américaine. Mon choix, je vous l’avoue cependant, est fait depuis bien longtemps déjà.

Je vous épargnerai les technicalités politiques et économiques du plan de chaque candidat car il y a assez d’articles détaillés sur leurs politiques respectives. Mon but n’est pas d’analyser une mesure fiscale ou une stratégie militaire au Moyen-Orient mais plutôt de faire lumière sur ce que j’ai retenu de cette campagne et d’un candidat en particulier.

John McCain, je n’en sais pas trop sur lui, je n’ai pas vraiment fait d’effort pour en savoir plus non plus. Je sais que c’est un vétéran de la guerre du Viet-Nam et qu’il a été prisonnier de guerre. Il a définitivement une expérience qui lui vaut du respect mais il n’éveille rien en moi. Il ne m’inspire pas. J’ai l’impression en le regardant parler, d’assister à un cours de sciences politiques pour lequel je pourrais me contenter du livre pour passer l’examen final. Toujours la meme chose. Ancien! Le disque est rayé: il faut faire place au changement, à du “neuf”. Les américains ont assez dormi devant la télévision en écoutant des discours récités et dictés par des vautours affamés de pétrole et d’impérialisme global. Clichés de mots ? Bien-sûr ! Passons alors au principal.

Le sénateur de l’Illinois, M. Obama, l’homme de l’année, a eu un effet sur nous, sur beaucoup d’entre nous devrais-je dire, qui dépasse les frontières ou la sphère du continent américain. Nous, la jeune génération qui n’avons pas connu de John F. Kennedy, avons la chance de pouvoir être de ce temps pour témoigner de l’impact et l’emprise qu’un individu se doit d’apporter pour postuler à un titre de chef d’état ! Obama est l’homme dont ce puissant pays, et peut-être même le monde, a besoin aujourd’hui. Pourquoi ?

On ne l’a pas vu venir ! Son nom n’a pas été redondant cette dernière décennie dans les coulisses du pouvoir politique américain. Alors du sang frais!! Ceci nous rappelle que lorsqu’on est bien preparé “tout est possible”, après tout, c’est ça le rêve américain! C’est un bon message à la jeunesse américaine et à celle du monde entier – “c’est possible”. Qu’il devienne président ou pas son cheminement aura été marquant et restera à jamais dans l’histoire. Pensez à tous ces jeunes qui prendront leurs livres en sachant que le sommet est atteignable et cela pour tout le monde, indépendemment de la race, la couleur, ou la croyance religieuse.

Obama intrigue car il est difficile à categorizer – père africain, mère américaine – un métis. Dans un pays où chaque dénomination raciale est “typée”, malgré les progrès sociaux dont on semble parler, il ne se situe dans aucune catégorie absolue, c’est-à-dire la race blanche ou la race noire. Il est les deux. Il représente par son métissage et son gêne africain le tiers de la population des États-unis (africains américains) et un pourcentage presque entier par son gêne cherokee. Cela me paraît pas mal représentatif des États-Unis d’Amérique. N’est-il pas temps de mettre un peu de couleur à la Maison Blanche (rires). Je suis même convaincu que les latinos-américains voient une représentativité en lui – puisque tout ce qui est “basané” forme un camp (rires). Pourtant, comme vous le constatez, et pour appuyer mon point, plusieurs tentent de le descendre en cherchant l’attribut négatif à lui coller à défaut de ne pouvoir le “typer” : musulman – arabe – terroriste, enfin on aura tout entendu..

Obama inspire. L’inspiration est un Don. On l’écoute et on en veut plus ! Parce qu’en ce début de troisième millénaire nous avons cessé de croire en tout ce qui a attrait à la politique, en toute subjectivité c’est ce que j’ai constaté. Nous avons vu nos désaccords et mécontentements être piétinés par des décisions unilatérales de certains hommes qui jouent au monopoly avec la carte du monde. Obama parle avec la ferveur d’un homme “prêt” et fait revivre en nous une envie de participation et d’implication dans ce monde, car comme le dit le grand dicton “tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir”. Pendant près d’une décennie ce fut “tant qu’il y a du pétrole, il y aura la guerre”.

Pour conclure, sans vouloir trop élaguer ma lancée, je décris l’effet OBAMA de cette façon:

“ce n’est pas une question de noir ou de blanc, de valeurs républicaines ou démocrates, il y a une dimension au dessus de tout ça dans laquelle il nous a emporté”: Barack Obama a uni les gens, il a mobilisé les jeunes de partout, il a brisé les conformités et converti les plus sceptiques.

La tâche sera difficile à relever. Il sera suivi à la loupe pour toutes ses décisions. Mis à part la crise économique actuelle du pays, plusieurs auront des attentes, et par cela je parle de son métissage et de son deuxième prénom qui le lient, aussi banal que cela puisse paraître, à des réalités sociales qu’il devra assumer avec fermeté et intransigeance. Mais je vais laisser à “devant” ce qui appartient à “devant”. Serons-nous de cette génération qui écrira l’histoire ? Je l’espère. On verra bien ce qui en sera le 4 novembre 2008.

Après Colin Powell, moi, Jonathan Mvié, petit gabonais-québecois, je donne ma voix de loin et mon support à Barack Obama parce que Barack Obama, Président des “States”, franchement…. moi jm’ ça.

Bonne chance Barack. On est ensemble.
Jonathan Mvié

(Publié le 31 octobre 2008)

J’ai appris. 1ère partie 

(back to top)
Voici mon premier texte. Je dirais plutôt que c’est une “sélection de pensées”. L’idée d’écrire sur ce qui suit m’est venue pendant que je me dirigeais en voiture vers ma ville natale en Estrie . En regardant à travers la fenêtre en un samedi ensoleillé sur cette route longtemps empruntée pendant mon enfance, j’ai pensé à ce que j’avais appris, d’une façon ou d’une autre, au long de ces quelques dernières années.

Dans ce texte je ne vous apprendrais rien de nouveau mais peut-être partagerons-nous un même sentiment par rapport à ces réflexions qui rejoignent des philosophies populaires de nos vies quotidiennes.

Ainsi je partage avec vous dans mes propres mots, humblement et modestement, quelques lignes de pensées, choisies parmi d’autres, qui me sont venues délicatement à l’esprit.

———-

J’ai appris qu’il faut essayer souvent et même se tromper souvent, c’est ce qui rend plus sage et nous apprend à prendre notre temps.

J’ai appris qu’hier et aujourd’hui peuvent être amis car le premier porte conseil à l’autre mais aujourd’hui et demain ne se connaissent pas, ils ne sont pas proches car demain est inconnu et insondable.

J’ai appris que toute la force physique et tout le talent du monde ne servent à rien si le mental et le coeur n’y sont pas. C’est ce qui fait qu’un champion, qu’il perde ou gagne, demeure un champion à nos yeux.

J’ai appris qu’un intellectuel ne me fascine pas autant qu’un homme ou une femme ouvert(e) d’esprit car l’un n’implique pas nécessairement l’autre.

J’ai appris difficilement que peut-être la naïveté et l’ignorance, dont les clichés font une tare, ne sont pas forcément négatives car elles permettent d’avoir les yeux fermés sur les cruautés et les injustices de ce monde.

J’ai appris qu’il y a des choses qui ne s’expliquent pas et pour celles-ci, face à notre impuissance, la seule explication qu’on puisse donner est : “c’est comme ça!”.

J’ai appris qu’une grande partie de ce qui est visible à nos yeux est “façade” et “paraître”. Le vrai, le fond et le réel se trouvent dans cet endroit qu’on choisit comme lieu de ressource.

J’ai appris, en témoignant de la douleur vécue par des proches, qu’une des plus grande injustice de ce monde est de voir ce que l’on a bâti en cinq, dix ou quinze ans s’écrouler ou être détruit en un jour.

J’ai appris qu’on peut souvent dévier de sa voie ou de son parcours mais si la “base” est solide alors on retrouvera le bon chemin. La “base” c’est la clé.

J’ai appris à trouver des réponses dans la psychologie humaine pour mieux comprendre “l’insensé” car la religion n’explique pas tout.

J’ai appris “qu’avoir le choix” est un privilège que tout le monde n’a pas. Il faut s’en rappeler !

J’ai appris à respecter le temps et à l’admirer car il est incorruptible et intransigeant; on s’accroche à notre jeunesse et on craint perdre notre beauté et notre vivacité. Lui Il Passe tout simplement.

J’ai appris que je n’ai pas encore tout appris, bien loin de là…mais que “la première étape dans la quête du bonheur est l’apprentissage”.

———-

C’est ainsi que j’interprète, dans une première partie, les leçons de mon court parcours….enfin … c’est ce que je pense.

(Publié le 8 septembre 2008)

LE POURQUOI.

(back to top)
Si vous me posez la question: pourquoi j’ai créé cette section et quel est son but, je vous répondrai:
Je me suis moi-même posé la question à plusieurs reprises.
Voici alors les raisons, parmi d’autres, qui m’ont poussé à cette démarche.

Premièrement, mon but, comme je l’ai mentionné brièvement dans ma page d’accueil est de partager mes pensées, mes critiques et mes réflexions sur des sujets ou actualités qui me touchent –que ce soit dans le monde de la psychologie, de l’économie, de la politique ou tout autre domaine.

« Écrire c’est prendre les mots de la terre, cela vous densifie, vous force au concept, exclut le bavardage. Chaque ligne est gravée, donc grave. Il n’est pas d’autre chemin de croix pour permettre d’aller au bout de soi-même. Écrire c’est penser, tandis que lire, c’est laisser les autres penser pour soi.
Tout homme libre devrait s’imposer l’exercice hebdomadaire de quelques feuillets. La liberté de pensée est à ce prix. Seule l’écriture sait prendre les mots au pied de la lettre, c’est-à-dire au sérieux » a écrit Joseph Pullitzer. Ce passage m’a beaucoup marqué lorsque je l’ai lu pour la première fois il y a quelques années – et il a définitivement été un élément déclencheur dans mon envie d’écrire.

Deuxièmement, c’est un défi – du nouveau, je pars de zéro, je n’ai pas de style d’écriture précis ou de méthode particulière pour écrire: je pense , je questionne, j’analyse et j’écris. Ensuite je relis, je retouche une phrase ou un mot et je sructure mes idées à nouveau. Quel défi ? L’exercice sera sûrement pénible et exigeant: je questionnerai la qualité de l’orthographe et du vocabulaire – j’hésiterai possiblement souvent avant d’avancer. Et si je me retrouve à bout d’idées ? En manque d’inspiration ? C’est ça qui me pousse donc à le faire.

Troisièmement, la question révélatrice : d’ou vient l’intérêt pour écrire ? Cette question me fait plaisir car elle me rapelle de bons souvenirs en y pensant. J’ai un grand sourire au moment ou j’écris cela.

Quand j’étais plus jeune, au Gabon, il y avait toujours sur la table du salon plusieurs bouts de papiers avec des notes écrites dessus. Sous ces petits bouts de papier je trouvais des articles et des magazines empilés les uns sur les autres avec des pages soulignées au feutre . Avec le temps j’ai compris que chaque ligne soulignée d’un article était retranscrite sur ces fameux bouts de papier. J’ai vu mon père faire cet exercice- prendre des notes et décortiquer les pages des livres avec son stylo- pendant plusieurs années . Parfois je prenais quelques bouts de papier au hasard et je lisais les notes – c’était la plupart du temps des proverbes et des passages philosophiques. Je dois avouer que chaque petit passage me marquait car il me poussait déjà à la réflexion et au besoin de comprendre le message. Alors peu avant l’âge adulte mon intérêt pour la philosophie – ou plutôt tous ces grands dictons- est né.
Étrangement ou par la force des gênes, je me suis retrouvé à faire la même chose quelques années plus tard: je ne peux plus lire un livre sans stylo à la main et sans prendre des notes. Sans cela j’aurais l’impression de lire inutilemement. – de ne pas pouvoir me rappeler de telles pages dans tel article ou tel livre. Je souligne donc ce qui me touche, ce qui perce ma carapace , ce qui me marque: en d’autres mots ce qui déclenche quelque chose en moi. Tout ce qui a cet effet sur moi se retrouve alors sur un bout de papier.
Maintenant je veux faire –plutôt tenter de faire – la transition de la lecture et prise de notes à l’écriture – c’est-à-dire pouvoir dire et partager “ce que pense” car vraiment ce que je vais écrire, critiquer ou démontrer c’est “ce que je pense”.

Voici donc l’explication ou la réponse au pourquoi de cette section. Elle est sincère.

Je vous invite aussi, chers lecteurs et lectrices et cher(e)s ami(e)s, et je l’espère grandement, à partager ce que vous pensez .

Alors à très bientôt pour un premier article.

JM’

(Publié le 8 août 2008)
(back to top)